Asie : l'escalade entre la Corée du Nord et les Etats-Unis en quatre actes
Jusqu'où ira l'escalade ? Depuis le bombardement américain en Syrie, la tension est montée progressivement entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. L'armée de Pyongyang a promis une "réponse sans pitié" à toute provocation américaine, dans une déclaration publiée vendredi 14 avril par KCNA, l'agence de presse officielle du régime soupçonné de vouloir mener, ce week-end, un essai nucléaire.
Franceinfo reprend le fil de ces dernières semaines.
Acte 1. Les Etats-Unis envoient un porte-avions vers la Corée
Moins de 48 heures après avoir frappé une base aérienne syrienne, les Etats-Unis ont décidé de montrer les muscles sur le dossier nord-coréen. Dimanche 9 avril, un porte-parole du commandement américain dans le Pacifique a annoncé que l'USS Carl Vinson, un porte-avions, et sa flotte se dirigeaient vers la péninsule coréenne, par "mesure de précaution". "La menace numéro un dans la région reste la Corée du Nord, en raison de son programme de missiles irresponsable, déstabilisateur et imprudent, et de la poursuite [de ses recherches] en vue de disposer d'armes nucléaires", a exposé le commandant Dave Benham.
La Corée du Nord a réalisé cinq tests nucléaires, dont deux en 2016, et les images satellites décortiquées par les experts américains suggèrent que le régime de Pyongyang serait en train de préparer un sixième essai pour l'anniversaire, le 15 avril, du fondateur du régime, Kim Il-sung. La veille de l'annonce du déploiement du Carl Vinson, le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, avait déclaré que les Etats-Unis étaient prêts à "agir seuls".
Acte 2. La Corée du Nord dénonce "un déploiement insensé" et se dit prête à la guerre
Deux jours plus tard, le régime nord-coréen dénonce le "déploiement insensé américain". "La République populaire démocratique de Corée est prête à réagir, quel que soit le type de guerre voulu par les Etats-Unis, a ajouté le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. Nous prendrons les mesures de contre-attaque les plus fermes contre les provocateurs, afin de nous défendre par la voie des armes. Nous tiendrons les Etats-Unis totalement responsables des conséquences catastrophiques provoquées par ses actions scandaleuses."
Acte 3. Donald Trump affirme que le problème nord-coréen "sera traité"
De son côté, le président américain, Donald Trump, a multiplié cette semaine les déclarations guerrières. "La Corée du Nord cherche les ennuis. Si la Chine décide d'aider, ce serait bien. Sinon, nous réglerons le problème nous-mêmes", tweete-t-il le 11 avril.
Le 13 avril, il en remet une couche. "La Corée du Nord est un problème" qui "sera traité", déclare le président américain.
Acte 4. L'armée de Pyongyang promet une "réponse sans pitié"
Pyongyang hausse également le ton, en promettant, vendredi, une "réponse sans pitié" en cas d'attaque. Dans une déclaration publiée par KCNA, l'agence de presse officielle de la Corée du Nord, l'armée assure que les bases américaines en Corée du Sud, "tout comme les quartiers généraux du Mal", comme la présidence sud-coréenne à Séoul, seraient "pulvérisés en quelques minutes" en cas de guerre.
Principal soutien de la Corée du Nord, la Chine s'inquiète. Pékin a averti de son côté qu'un "conflit pouvait éclater à tout moment". "Le dialogue est la seule issue", a martelé le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi lors d'un point de presse à Pékin en compagnie de son homologue français Jean-Marc Ayrault. Se disant "très inquiète", la Russie a appelé toutes les parties à la "retenue" et a mis en garde contre "toute action qui pourrait être interprétée comme une provocation".
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