Made in France et emmenée par Pierre Lescure, cette start-up française propose une interface maligne pour naviguer sur l'Apple TV. La présentation à la presse, c'était jeudi dernier, l'ouverture au public, c'est ce lundi.
Chez Apple, on ne rigole pas avec les conférences de presse.
Au préalable, le journaliste invité doit signer une déclaration de confidentialité, des fois qu'il aurait la mauvaise idée de révéler le secret avant la date prévue - ce lundi matin, en l'occurrence.
Pendant, Apple reçoit au Royal Monceau, le palace chiquissime où se repose Céline Dion après ses concerts parisiens - eh non, la trentaine de fans qui piétine à l'entrée perche à selfie à la main n'est pas venue pour moi.
Le terrain prometteur de la télé connectée
Pendant, Apple fait défiler ses cadres de haut niveau, dont certains exportés tout exprès de Cupertino. Trois minutes d'intervention montre en main, en anglais, elles ou ils sont décontractés, souriants, pros, impeccables, blagueurs juste ce qu'il faut, tous "super excited". La big boss aux cheveux violets a même une phrase d'encouragement pour les Bleus qui jouent le soir contre l'Allemagne. Une exception dans ce timing bien réglé, l'un des patrons de Molotov.TV, Jean-David Blanc, qui présente son produit en français et s'octroie pour ça la demi-heure nécessaire. Nous sommes là pour lui, on le comprend.
Après, la cinquantaine de journalistes invités repartent chacun avec une Apple TV - je sais, parfois, notre métier est un sacerdoce. Ils l'activeront dans l'après-midi, quand ils auront reçu les codes ad hoc, pour pouvoir jouer avec cette appli qui positionne un peu plus Apple sur le terrain prometteur de la télévision connectée.
L'Apple TV, d'abord. Une box lookée comme un iMac, une télécommande futée comme un iPhone, une interface ergonomique comme celle d'iTunes. Rien de bien neuf, mais ce qu'Apple sait si bien faire: la même chose en mieux. Plus fluide, plus ergonomique, plus conviviale, plus jolie à regarder et... plus chère. Dans sa version la moins musclée, la bête coûte 179 euros.
Molotov.TV, ensuite. Un produit made in France, qui fait ses premiers pas dans l'Hexagone parmi les 6000 applis recensées sur le store Apple TV, entre séries, jeux, sport et actu. Le pitch? On va vous aider à naviguer dans la jungle des programmes, parce que, comme le dit en substance Jean-David Blanc, "avec trois chaînes, c'était facile, avec une cinquantaine, ça se complique".
Sur grand écran, la démo est convaincante et, là encore, paraît faire mieux ce que les autres font déjà: le choix, la recherche -bien aidée par la reconnaissance vocale du Siri d'iOS-, le replay, le stockage, le rangement, les alertes et la lecture "multi-devices", sur tous les supports, poste de télévision, écran d'ordinateur, tablette ou smartphone.
A l'assaut des Etats-Unis
Pourtant, la réussite de Molotov.TV est ailleurs: bien aidée par le deuxième membre de son trio fondateur, l'ancien patron de Canal+ Pierre Lescure, la jeune start-up a fait le tour des diffuseurs français, dont la chaîne de Vincent Bolloré naturellement, pour les convaincre de jouer le jeu, autrement dit de figurer au milieu du bouquet. La condition sine qua non pour devenir ce que le troisième larron, Jean-Marc Denoual, qualifie de "spotify de la télévision".
Les trois hommes regardent déjà au-delà des frontières, parce que la France ne suffira pas à la bonne fortune de l'entreprise - pas plus qu'à leur puissant mentor: Apple n'a pas d'état d'âme, le marché, ultra-concurrentiel, non plus. Après la France, Molotov.TV devra éclater dans le reste de l'Europe et aux Etats-Unis pour réussir.
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