mardi 17 novembre 2015

20151117 - Attentats à Paris : l'émouvant message d'amour d'une victime - Le Point

Attentats à Paris : l'émouvant message d'amour d'une victime - Le Point



Sa femme a été tuée au Bataclan. Antoine Leiris s'adresse aux bourreaux de Daesh dans une poignante tribune, devenue virale sur les réseaux sociaux.

Posté lundi soir sur Facebook, le message adressé par Antoine Leiris aux assassins de sa femme, Hélène Muyal, 35 ans, maquilleuse-coiffeuse pour le cinéma et la mode, a ému la Toile. Depuis hier soir, plus de 85 000 personnes l'ont partagé sur les réseaux sociaux. Dans ce texte intitulé "Vous n'aurez pas ma haine", le texte cible les "âmes mortes" qui ont tué la mère de son fils, Melvil, 17 mois. Nous le reproduisons ici.

"Vendredi soir, vous avez volé la vie d'un être d'exception, l'amour de ma vie, la mère de mon fils, mais vous n'aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a faits à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

Alors, non, je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l'avez bien cherché pourtant, mais répondre à la haine par la colère, ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j'aie peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l'ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d'attente. Elle était aussi belle que lorsqu'elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j'en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr, je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu'elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n'aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les armées du monde. Je n'ai d'ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l'affront d'être heureux et libre. Car non, vous n'aurez pas sa haine non plus."

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