Le nombre de nouveaux malades devrait augmenter de 70 % d'ici à 2030. L'épidémie de tabagisme est responsable de 20 % des décès par tumeur.
Plus de 3 000 participants venus de 135 pays, près de 1 200 ONG présentes ou représentées, 11 ministres de la Santé... Cette avalanche de chiffres montre bien l'importance du Congrès mondial contre le cancer qui commence aujourd'hui au Palais des congrès de Paris, et qui va durer quatre jours. Cet événement, qui se tient tous les deux ans, est organisé par l'Union internationale contre le cancer, avec notamment L'Alliance des ligues francophones africaines et méditerranéennes – ainsi que la Ligue nationale – contre le cancer. Le thème de cette année : « Mobilisons-nous pour agir, accélérons le changement. »
Partout, la maladie gagne du terrain
Le constat des spécialistes est unanime : partout, la maladie gagne du terrain. Les dernières données disponibles au niveau mondial publiées en 2013 par l'OMS comptabilisaient 14,1 millions de nouveaux cas de cancer en 2012, contre 12,7 millions en 2008 et 8,2 millions de décès contre 7,6 millions. L'augmentation régulière du nombre des malades s'explique par certains facteurs contre lesquels on ne peut agir : une population mondiale en pleine croissance (de 6,1 milliards en 2000, elle est passée à 7,06 milliards en 2012 et devrait atteindre 8,3 milliards en 2030) et vieillissante. Il faut y ajouter un accroissement de la fréquence des tumeurs. En extrapolant ces données, on peut s'attendre sur notre planète, d'ici à 2030, à une augmentation de 70 % du nombre de nouveaux cas, soit environ 26,4 millions de personnes touchées et 17 millions de décès dus au cancer par an.
Le tabac, nouvelle plaie en Afrique
Mais il est un facteur largement pointé du doigt lors ce de congrès et sur lequel il est impératif d'agir : la consommation de tabac. C'est la première cause de mortalité prématurée, mais aussi le premier facteur de cancers évitables. Le cancer du poumon est responsable d'un décès toutes les six secondes, soit six millions par an chez les hommes. Et les femmes seront de plus en plus concernées. En France, par exemple, la mortalité liée à l'herbe à Nicot augmente de 6 % par an depuis l'an 2000 (contre une baisse de 1 % chez les hommes). Mais c'est dans les pays les plus défavorisés que la situation risque de devenir la plus dramatique, car c'est vers eux que se tournent désormais les producteurs de tabac. Et ces États ne mènent aucune action suffisante pour mettre en garde la population, et notamment les jeunes, contre les dangers de la cigarette.
Si le cancer progresse sur tous les continents, 60 % des nouveaux cas sont localisés en Afrique, Asie et Amérique latine. Des régions qui représentent 70 % des décès dus au cancer dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé estime que, rien qu'en Afrique, 600 000 cas de cancer sont déclarés chaque année et que, parmi les personnes diagnostiquées, 500 000 en décèdent. « Ce continent doit supporter 25 % de la totalité de la charge liée aux maladies alors que moins de 1 % des dépenses mondiales de santé y sont réalisées ! » se désole Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer. Sa population ne peut évidemment pas bénéficier des nouveaux traitements, bien trop coûteux pour elle. D'ailleurs, même les pays riches trouvent la note salée …
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