"Un instant de plaisir sexuel peut empoisonner le reste de nos jours" expliquait le philosophe du XVIIIème siècle François-Rodolphe Weiss. Un constat d'autant plus vrai aujourd'hui avec l'évolution des pratiques sexuelles. Certaines d'entre elles, plus ou moins nouvelles, peuvent prêter à sourire mais aussi s'avérer dramatiques comme le constatent de plus en plus de médecins.
Atlantico : Le site internet Vice publie, en partenariat avec MedPage Today, une enquête sur les blessures sexuelles ou à caractère sexuel constatées dans un hôpital des Etats-Unis. 433 lésions y ont été répertoriées entre 2009 et 2014 soit 0.2% des blessures totales. Constate-t-on des chiffres similaires en France ? Quelle est l'évolution des blessures de type sexuel ?
Franck Moulinier : Il est difficile d'avoir une idée précise de l'incidence de telles blessures en France car il faudrait avoir des logiciels de comptage très précis.De tels logiciels existent cependant puisque tous les actes effectués dans un hôpital ou une clinique sont codifiés ne serait-ce que pour obtenir le remboursement au niveau des caisses de maladie. Cependant en France on possède moins la culture des chiffres et des pourcentages qu'aux Etats-Unis.Les cas de blessures touchant la sphère génitale sont assez rares mais souvent marquants car quelquefois cocasses et pouvant avoir des conséquences potentiellement graves pour l'avenir sexuel des patients. Je pense pouvoir affirmer que globalement nous assistons depuis quelques années à une recrudescence des lésions qui touchent la sphère sexuelle. Cela peut s'expliquer par la modification de certaines pratiques sexuelles qui font notamment de plus en plus souvent appel à l'utilisation de corps étrangers par exemple.Est-ce à dire qu'il y a des cas de plus en plus surprenants ?
Encore une fois il est difficile de se déterminer dans l'absolu mais effectivement, en fonction de l'expérience, on observe que l'imagination des patients est grandissante, que ce soit dans la taille et la nature des objets qu'ils peuvent s'introduire dans les différents orifices (vaginal, anal, etc.). L'examen gynécologique de certaines patientes doit parfois être prudent car des rencontres extrêmement surprenantes peuvent avoir lieu (poissons vivants, hamster). J'ai personnellement été appelé un 25 décembre pour un patient qui s'était introduit un énorme flacon de shampoing de forme conique dans l'anus. Il me fut impossible de le lui retirer par voie naturelle. Et je fus donc obligé de lui ouvrir le ventre pour pouvoir faire ressortir l'objet.Il y a aussi d'autres histoire qui prêtent à sourire Je pense notamment à un patient qui est venu à l'hôpital car, lui aussi, s'était rentré un objet dans l'anus. Quelle ne fut pas notre surprise lors de la coloscopie de voir la tour Eiffel ! Il s'agissait en réalité d'une boule à neige que l'homme s'était introduit dans le rectum.On observe par ailleurs des cas plus inquiétants. Certains font ce genre de "jeux sexuels" parce qu'ils recherchent des sensations. Mais pour d'autres, il s'agit de cas qui relèvent de la psychiatrie. J'ai le souvenir notamment d'un patient qui s'était introduit par l'urètre un fil électrique jusqu'à la vessie donnant à l'expression "prendre sa vessie pour une lanterne" toute sa valeur. Inutile de vous dire que l'ablation de ce fil ne fut pas aisée. Dans le but d'augmenter l'érection, certains individus se placent un anneau (j'ai notamment eu le cas d'anneaux de rideaux) autour de la verge. Ces anneaux peuvent entrainer de véritables phénomènes de strangulation avec au minimum des lésions cutanées, voire de véritables nécroses de la verge si cet anneau est conservé trop longtemps.
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Article de Franck Moulinier
samedi 20 février 2016
20160220 - Sexualité : Pimenter sa vie amoureuse, oui, mais à quel prix : la multiplication des cas de lésions sexuelles inquiète les médecins | Atlantico.fr
Pimenter sa vie amoureuse, oui, mais à quel prix : la multiplication des cas de lésions sexuelles inquiète les médecins | Atlantico.fr
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