dimanche 17 avril 2016

20160417 - News : Annie Ernaux : "Derrière le voile, il y a des femmes, et ces femmes on ne leur demande rien" - Les Inrocks

Annie Ernaux : "Derrière le voile, il y a des femmes, et ces femmes on ne leur demande rien" - Les Inrocks



Annie Ernaux publie Mémoire de fille, où elle nous plonge dans l’été 1958 et le moment où sa vie a basculé. Elle était l’invitée d’Augustin Trapenard ce 13 avril dans Boomerang sur France Inter. A cette occasion l’animateur l’a interrogée sur un débat d’actualité qui divise à la fois la société et les féministes – […]
la “question du voile” -, surtout depuis que des marques ont décidé de commercialiser des “burkinis” et des hijabs.

“On ne leur demande rien, on les juge, on les exclue”

“A force d’en parler, on ne voit plus que ça, lance Augustin Trapenard. De quoi le voile est-il le nom?”

“C’est le nom d’une peur, estime Annie Ernaux. On devrait penser que derrière le voile, il y a des femmes, et qu’on ne leur demande rien, on les juge, on les exclue. Manuel Valls dit qu’il pense que le voile devrait être interdit à l’université. C’est exclure les femmes. Le voile, c’est le chiffon rouge. Peut-on parler d’autre chose et les laisser tranquilles?”
Le journaliste la relance en évoquant la prise de position d’Elisabeth Badinter, qui estime que la voile est synonyme de pressions sur les femmes.

“On fait de ces femmes les fourrières du salafisme”

Que lui évoque cette prise de position ?

“De la tristesse, parce que ce sont des propos qui agitent un rejet de l’islam. On fait de ces femmes les fourrières du salafisme. C’est presque comme si derrière chaque femme voilée il y avait un terroriste avec sa kalachnikov”.


La résurgence du débat sur le voile met en opposition deux courants du féminisme : les féministes universalistes – comme Badinter – et les féministes post-coloniales qui revendiquent la liberté de chacune à disposer de son corps et à se vêtir comme bon lui semble

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