Alexander Van der Bellen tient sa revanche. En 2008, ce député des Verts autrichiens s'était présenté à la vice-présidence de l'Assemblée nationale pour faire barrage à l'extrême droite. A l'époque, ses pairs lui avaient préféré le sulfureux Martin Graf, issu de la mouvance nationaliste. Huit ans plus tard, l'écologiste accède enfin au pouvoir avec 50,3% des suffrages, après un sévère coude-à-coude avec le représentant de l'extrême droite, Norbert Hofer.
Leur duel a été épique : dimanche soir, impossible de dire qui des deux a remporté le second tour de l'élection présidentielle. La victoire a reposé sur le vote des expatriés - traditionnellement défavorables au FPÖ, puisque le ministère de l'Intérieur a annoncé ce lundi que Van der Bellen avait obtenu 16.323 voix d'avance.
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A 72 ans, Alexander Van der Bellen, est un professeur d‘économie à la retraite, qui incarne une vision du pays aux antipodes de celle de Norbert Hofer. Au nationalisme du candidat populiste, il oppose son projet d’une société ouverte et multiculturelle.
Un "enfant de réfugiés"
Alexander Van der Bellen se revendique lui-même "enfant de réfugiés", en tant que rejeton d'un aristocrate russe et d'une mère estonienne ayant fui la Révolution de 1917. Il a grandi aux confins de l'Autriche et de l'Italie, dans la province frontalière du Tyrol. C'est là où il élèvera ses deux fils, puis fera ses armes en politique. Dans les rangs des sociaux-démocrates, il devient député durant presque 20 ans, jusqu'en 2012. Parallèlement, il est élu président des Verts, durant onze ans, jusqu'à cette fameuse chute en 2008.
Durant les mois précédents le scrutin présidentiel, cet homme austère n'a eu de cesse de mener une campagne au centre pour tenter de rassembler l'électorat modéré. Le FPÖ l'a présenté comme un "gauchiste en habits bourgeois", le renvoyant aux positions de son ancien parti en matière d'immigration. Les Verts ont toujours défendu une société ouverte et multiculturelle qui fait figure d'épouvantail pour le FPÖ. La question migratoire a d'ailleurs été au centre de la campagne dans un pays de 8,5 millions d'habitants qui a accueilli 90.000 demandeurs d'asile, près de 1% de sa population, lors de la crise des réfugiés de la fin d'année 2015.
Lors du premier tour le 24 avril, il est arrivé en deuxième position avec 21,3% des voix, loin derrière le candidat d’extrême droite. Un handicap qui, après son élection ce lundi, devrait lourdement peser dans son futur mandat.
Avis Pimpf : On est quand même passé de peu à la cata, on a l'air d'avoir vite oublié l'histoire !!
Si je dis Allemagne 1933 avec l'arrivée au pouvoir d'un certain Adolf H. au pouvoir ça ne rappelle rien ?
j'ai bien peur qu'une partie des pays occidentaux ne soient tentés d'aller vers les partis extrêmes de tout bord pour contrecarrer les pouvoirs en place , je ne suis pas sur que ce soit la bonne décision...
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