Une étude laisse envisager que les retardateurs de flamme des canapés peuvent perturber la fonction reproductive masculine en modifiant notamment la production de deux hormones.
Les hommes qui envisagent de se reproduire seraient avisés de passer à la loupe la composition de leur sofa, car l’exposition à des concentrations élevées de PBDE –des retardateurs de flamme présents dans les mousses de polyuréthane– peut être liée à des modifications hormonales caractéristiques d’une fertilité en berne.
Là où il est encore possible de se rassurer, c’est que l’étude arrivant à cette conclusion, publiée dans le numéro de juillet de la revue Reproductive Toxicology, n’a été menée que sur un nombre réduit de participants –vingt-sept hommes vivant dans la région de Boston, dont le sérum sanguin a été testé à trois reprises. En outre, ils sont très majoritairement (vingt-trois sur vingt-sept) blancs et titulaire d’un diplôme universitaire, ce qui rogne d’autant sur la possibilité d’extrapoler ces résultats à la population masculine en général.
Des résultats contradictoires
On peut continuer à voir la bouteille à moitié pleine en constatant que des études similaires –à ceci près qu’elles ont été menées sur des rats– tombent sur des résultats contradictoires. Pour certaines, les agents ignifuges bromés ont un impact direct sur les récepteurs andro- ou œstrogéniques, ce qui perturbe salement les fonctions reproductives des mâles comme des femelles; ils peuvent aussi diminuer la taille et le poids des vésicules séminales, des testicules et de l’épididyme des rats mâles, tout en leur minimisant leur production spermatique quotidienne et en augmentant, dans celle qui reste, la proportion de spermatozoïdes mal-formés, incapables de féconder le moindre ovule. Mais pour d’autres, les PBDE n’ont aucun effet délétère sur la fertilité murine, que ce soit au niveau de la morphologie ou du fonctionnement des testicules.
Une conclusion que réfute l’étude de Reproductive Toxicology, qui vient s’ajouter à la liste de griefs sanitaires portés contre les retardateurs de flamme. Elle observe en effet que plus les PBDE sont présents dans le sang, plus l’inhibine B diminue et plus la FSH augmente, un tableau hormonal que l’on retrouve souvent chez les hommes souffrant d’infertilité, voire de stérilité. Une corrélation d’autant plus solide que les hommes ont dépassé les 40 ans. Par contre, les retardateurs de flamme semblent laisser la testostérone tranquille. Encore une raison (avec la surpopulation mondiale) d’attendre encore un peu avant d’appuyer sur le bouton «panique».
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