jeudi 7 avril 2016

20160407 - News : Tétine et tais-toi !

Tétine et tais-toi !



Il s’en vend des milliers tous les jours et, en France, le petit morceau de silicone connaît une expansion fulgurante : selon les spécialistes de l’enfance, sept enfants sur dix en ont une dans la bouche. Et si la tétine les empêchait de s’exprimer ?
« Avant, je ne pouvais pas dormir sans ma tétine, pareil quand j’étais fatiguée ou quand je pleurais, explique Charlotte, du haut de ses 5 ans et demi. Maman, elle s’énervait, mais elle voulait bien quand même. » Du coup, Charlotte passait toute la nuit et une partie de la journée tétine coincée entre les dents, ce qui lui compliquait la vie : « Mamoune et Michel [ses grands-parents] ne comprenaient pas ce que je disais parce que j’oubliais de l’enlever. Alors à la fin, je l’ai enlevée pour tout le temps, et le biberon aussi. » En quelques phrases, la petite fille a résumé le problème de la sucette à volonté : difficultés pour communiquer, difficultés pour sortir de la petite enfance…
Qu’ils ne crient pas !
Derrière ce que la psychanalyste Claude Halmos voit comme un symptôme de société – celui de « la place donnée aux enfants et du désarroi croissant des parents » (Le Parisien du 19 janvier 2011, article «Et si on arrêtait la tétine ? ») – se cachent bien des problèmes dus à nos modes de vie, à notre stress. « La première question à se poser est : pourquoi éprouvons-nous le besoin de mettre une tétine dans la bouche des bébés ? » suggère Myriam Szejer, pédopsychiatre et psychanalyste attachée à la maternité Antoine-Béclère, à Clamart. Bonne question, tant il est vrai que cette pratique ne s’est vraiment répandue que depuis une quinzaine d’années, au point d’en devenir presque indispen sable. Pour la pédopsychiatre, la réponse est apparemment simple : « Nous voulons les faire taire. Un bébé pleure, s’exprime, réclame. Pas seulement du lait, mais aussi de l’attention, des câlins. Et cela prend du temps, demande d’entendre ce qu’il a à nous dire, de se poser pour répondre à ses larmes de (...) Lire la suite de l'article sur psychologies.com

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