jeudi 14 avril 2016

20160414 - News : Santé, éducation, bien-être... Les enfants français pas franchement les mieux lotis

Santé, éducation, bien-être... Les enfants français pas franchement les mieux lotis




Un enfant triste - Mood Board / Rex Featur/REX/SIPA
La France, pays rêvé pour les enfants ? Pas vraiment à en croire le rapport Equité entre les enfants de l' Unicef qui paraît ce jeudi. Sur l’ensemble des critères d‘inégalité qu’il analyse, la France occupe le 28e rang sur 35 pays d’un ensemble d’Etats de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Pas de quoi pavoiser, donc.

Un système social favorable aux plus pauvres

Aux rayons des bonnes nouvelles, les écarts de revenus entre les familles les plus pauvres avec enfants et celles de la classe moyenne sont peu importants. Ce qui permet à la France d’occuper le 13e rang du classement dans ce domaine, avec au final relativement peu d’enfants vivant dans la pauvreté (9 %) par rapport aux autres pays. « C’est le résultat des politiques de transferts sociaux qui fonctionnement bien. Le système des allocations familiales et des aides sociales a joué un rôle d’amortisseur de crise. Au final, les enfants des familles défavorisées ont accès à des biens et des services dont ils seraient privés si ce système redistributif n’existait pas », explique Sébastien Lyon, directeur général de l’Unicef France. D’ailleurs, si ce système social n’existait pas, l’écart de revenus entre les familles les plus pauvres et celles de classes moyennes serait doublé.

Des inégalités scolaires criantes

A contrario, dans le domaine de l’éducation, les inégalités font rage. S’appuyant surl’étude Pisa de l’OCDE de 2012 qui mesure les performances scolaires des élèves de 15 ans, l’Unicef souligne que la France compte une minorité d’élèves très performants et beaucoup plus d’élèves en difficulté que lors de l’enquête Pisa de 2003. Et que les écarts de niveaux sont corrélés avec le milieu socio-économique des élèves. Ce qui lui vaut la 35e place dans le classement des écarts de performance scolaire de l’Unicef. « Et pourtant le système éducatif français n’est pas mal doté financièrement, bien au contraire. C’est plutôt son efficacité qui est en cause car on ne dirige pas les moyens vers les élèves qui ont le plus besoin d’être soutenus », estime Sébastien Lyon.

Une écoute des problèmes de santé à revoir

Autre domaine où l’équité entre les enfants français est largement perfectible : la santé. Ce qui paraît très étonnant, notre pays possédant un des systèmes de santé les plus efficaces au monde et une protection sociale de qualité. Mais selon l’Unicef, plus de 30 % des enfants âgés de 11, 13 et 15 ans signalent qu’ils sont touchés quotidiennement par un ou plusieurs problèmes de santé : douleurs à la tête, au dos ou au ventre, vertiges, sentiment d’être nerveux ou déprimé, insomnies… La France est classée 37e dans ce domaine, au même niveau que Malte. « Ces données montrent que l’on écoute mal les maux des enfants dans notre pays et que beaucoup d’entre eux rencontrent des problèmes d’hygiène de vie, dus à une mauvaise alimentation et à un déficit d''activités physiques », décrypte Sébastien Lyon.

Des enfants qui n’aiment pas leur vie

Est-ce une relation de cause à effet ? En tout cas, les enfants français sont profondément inégaux face à leur satisfaction à l’égard de leur propre vie, ce qui place l’Hexagone à la 28e place du classement. Un fort taux d’enfants (8,5 %) donne un 4/10 à leur vie et un grand fossé les séparent sur ce point de leurs pairs plutôt contents de la leur. Et les enfants les plus défavorisés économiquement voient leur probabilité d’être peu satisfaits de leur vie augmenter de 13 %. « Cette insatisfaction des enfants est à mettre en parallèle avec les mauvais résultats de certains d’eux à l’école. Par ailleurs, beaucoup d’entre eux ont la certitude que leur génération sera moins bien lotie que la précédente », explique Sébastien Lyon.

Les solutions proposées

Pour changer la donne, l’Unicef estime que l’Education nationale devrait mieux identifier les enfants en difficulté scolairement pour davantage cibler le soutien scolaire et les moyens proposés aux établissements. « Pour davantage prendre en compte le mal-être de ces derniers et leurs problèmes de santé, il faudrait aussi développer les campagnes de santé publiques et favoriser notamment la participation des enfants les plus démunis à des activités physiques », conclut Sébastien Lyon.

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