mercredi 11 mai 2016

20160511 - News : La Poste épinglée par la Cour des comptes

La Poste épinglée par la Cour des comptes



Photo : MYCHELE DANIAU / AFP Dans un référé publié mardi, les magistrats de la Rue Cambon pointent du doigt un réseau inadapté de la Poste face à la nouvelle donne du numérique. Une bombe à retardement que la Cour des Comptes invite à désamorcer au plus vite en réduisant rapidement les coûts des activités
Le courrier papier est en constante baisse face aux mails, tout le monde en est conscient, la Poste la première, et met d’ailleurs en avant cet argument pour justifier la hausse du prix du timbre.
Sauf que pour la Cour des comptes, il faudrait passer à la vitesse supérieure. Non pas en augmentant une énième fois le prix du timbre, mais en ouvrant les guichets à d’autres horaires, ou en les remplaçant par des “points partenaires”.
Baisse de 25 % de l’activité aux guichets
Dans son rapport, les sages de la Rue Cambon révèle qu’”entre 2009 et 2014, une baisse globale de 25 % du temps d'activité des guichets a été constatée”. Une baisse que la Poste n’a pas su compenser, en réduisant ses charges de seulement 8,9 %, c’est-à-dire en n’adaptant pas ses effectifs et leur temps de travail.
Vous ne comprenez pas ? Un exemple : “en 2014, écrit la Cour, on dénombrait dans les zones urbaines 965 bureaux de poste ayant une activité inférieure à trois heures quotidiennes. 173 n'avaient une activité que pendant moins d'une heure” !
Un réseau trop dense imposé par l’Etat
Selon la Cour, cette chute de productivité est aussi liée à la trop forte densité du réseau, imposée à la Poste comme une contribution à l'aménagement et au développement du territoire. Cette contribution fixe à 17 000 le nombre minimum de points de contact sur le territoire. 
En contrepartie, la Poste bénéficie de 170 millions d’euros d'abattement fiscal. Une coquette somme mais qui ne compensent pas les 250 millions d’euros de surcoût du réseau, pointe la Cour. Cette dernière souligne que de nombreux services sont, en outre, désormais disponibles via Internet.
N’ouvrir les guichets qu’au déjeuner, le soir et le week-end
Face à cette baisse continue de l'activité “guichet”, les Sages recommandent donc une restructuration accélérée du réseau, c’est-à-dire de sous-traiter l’activité des bureaux les moins rentables, notamment dans les zones rurales, et de les transformer en simples “points partenaires”.
L’autre piste proposée est l’adaptation des horaires à la demande, c’est-à-dire d’ouvrir essentiellement les guichets à l’heure du déjeuner, le soir ou le week-end.
Les ministres répliquent
Dans leur réponse commune, le ministre des Finances, Michel Sapin, et celui de l’Economie, Emmanuel Macron, affirment que ces mesures d’économies ont déjà commencé à être mises en œuvre. 
En ville d’abord, via le déploiement de “relais-poste urbains”, aux horaires d’ouverture plus larges, et de “consignes pickup” pour les retraits de colis. A la campagne ensuite, avec “le développement des maisons de services au public (Msap) et celui des facteurs-guichetiers”.
Que va-t-il advenir de nos traditionnels bureaux de poste ? Réponse d’ici à 2020, terme du plan stratégique de modernisation engagé par le PDG de la Poste, Philippe Wahl.

Avis Pimpf  : même si je vis à Paris j'ai pu voir en province chez de la famille ou des amis à quel point le relationnel avec les facteurs est bien différent de celui des grandes villes.
Malheureusement le métier de postier va devoir évoluer vu qu'il y a et il va y avoir de moins en moins de courrier envoyé par papier ( et oui l'ère du digital tout dématérialisé, le choc de génération va vraiment faire mal la), mais comme d'habitude il faudrait que cela soit fait intelligemment, avec des formations appropriés et avec une vraie démarche sociale.
Ils servaient des fois déjà pas mal de lien social avec des personnes isolées ou en difficulté mais est ce dans cette direction aujourd'hui qu'ils souhaitent amener la poste.

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