L'ordinateur portable, retrouvé dans une poubelle dès le 22 mars, a révélé une discussion avec un donneur d'ordre en Syrie.
Depuis sa découverte il y a trois semaines, l’ordinateur d’Ibrahim El Bakraoui continue de livrer ses secrets aux enquêteurs. Retrouvé dès le 22 mars - le jour des attentats de Bruxelles - dans une poubelle d'une rue de Schaerbeek où Ibrahim El Bakraoui, Najim Laachraoui et Mohamed Abrini avaient passé la nuit précédant l’attaque de l’aéroport de Bruxelles-Zaventem, le portable avait déjà révélé le "testament" d’Ibrahim El Bakraoui. Dans ce document audio, le kamikaze se dit "cerné de toutes parts" et affirme "ne plus savoir quoi faire."
Mais Ibrahim El Bakraoui ne souhaitait pas, comme on le pensait dans un premier temps, se débarrasser de l'appareil à la va-vite : en le glissant dans cette poubelle il désirait, selon "Libération", le transmettre discrètement à une connaissance, qui avait pour mission d'apporter un enregistrement à l'avocat de l'un de ses complices présumés... Sauf que c'est la police qui s'est emparée de l'ordinateur.
L’analyse des données fournit maintenant aux enquêteurs des preuves que les terroristes étaient commandés depuis la Syrie. Un fichier audio, dont l’existence est révélée ce lundi par "Libération", livre une discussion entre un des frères El Bakraoui et un donneur d’ordre en Syrie. "Ils planifient ouvertement des opérations", explique une source proche de l’enquête à "Libération".
"Pris de court par l'enquête"
Le groupe de terroristes entretenait donc toujours des rapports avec la Syrie, évoquant des cibles en France et en Belgique. Les documents contenus dans l’ordinateur permettent aussi d’établir que des attaques étaient envisagées contre le quartier de la Défense à Paris mais aussi contre l’association catholique intégriste Civitas.
Selon le parquet fédéral belge, "il ressort de plusieurs éléments de l’enquête que l’objectif du groupe était de frapper à nouveau la France et que, pris de court par l’enquête qui avançait à grands pas, ils ont finalement décidé dans l’urgence de frapper Bruxelles."
Depuis son arrestation, Mohamed Abrini a confirmé à la police belge que l’objectif initial était d’attaquer pendant l’Euro de football organisé en France au mois de juin.
Article de L'obs
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