vendredi 24 juin 2016

20160624 - News : Le Royaume-Uni vote en faveur du « Brexit »

Le Royaume-Uni vote en faveur du « Brexit »





Le camp du « Leave », favorable à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, l’a emporté avec 51,9 %, contre 48,1 % pour le « Remain », pro-européen.

Le Royaume-Uni a finalement choisi de mettre fin à quarante-trois années d’appartenance à l’Union européenne (UE), vendredi 24 juin. Le camp du « Leave », favorable à la sortie du Royaume-Uni de l’UE, l’a emporté avec 51,9 %, contre 48,1 % pour le « Remain », camp pro-européen. La participation atteint 72,2 %, soit plus que le taux de participation de 66 % lors des législatives de 2015. 263 circonscriptions ont voté pour la sortie et 119 en faveur du maintien dans l’UE.

  • Nigel Farage « ose rêver »

Le dirigeant du parti europhobe UKIP (UK Independence Party), Nigel Farage, qui avait estimé jeudi soir que le pays avait fait le choix de rester dans l’UE, se référant à « certains de ses amis dans les marchés financiers », a changé son fusil d’épaule pour évoquer un jour d’« indépendance ». Il a appelé le premier ministre, David Cameron, à démissionner si le « out » l’emporte.
La victoire du camp du « Brexit » est un coup de massue pour le locataire du 10 Downing Street, qui a engagé sa légitimité dans le référendum et fait campagne pour le maintien de son pays dans l’UE tout en laissant libres certains membres de son gouvernement de prendre le parti inverse.
« Merci à tous ceux qui ont voté pour garder une Grande-Bretagne plus forte, plus sûre et plus riche dans l’Europe, et aux milliers de militants Remain dans tout le Royaume-Uni », a-t-il posté sur Facebook.
Dans une lettre, 84 députés conservateurs l’ont appellé à rester premier ministre quelle que soit l’issue du vote, marquant la première tentative d’union du parti depuis le début d’une campagne qui y a ouvert de nombreuses failles. L’ancien maire de Londres, Boris Johnson, chef de file de la campagne pour le « Leave », mais aussi Michael Gove, député conservateur pro- « Brexit », comptent parmi les signataires.
  • Premières réactions en Ecosse et en Irlande

Quelques minutes après l’annonce des médias britanniques, la première ministre de l’Ecosse, Nicola Sturgeon, a prévenu que ses administrés voyaient leur avenir au sein de l’UE.
De son côté, le parti irlandais Sinn Féin a immédiatement appelé à un référendum sur une Irlande unifiée. « Le gouvernement britannique a perdu tout mandat pour représenter les intérêts économiques ou politiques des Nord-Irlandais », a estimé l’ancienne vitrine politique de l’Armée républicaine irlandaise (IRA), active des deux côtés de la frontière.
  • Chute de la livre sterling, panique sur les marchés

Dans le sillage de ces résultats, la livre plongeait de plus 10,5 % face au dollar, sa plus forte chute jamais subie en un jour. La devise britannique est tombée à son plus bas niveau depuis septembre 1985, alors qu’elle avait atteint jeudi soir un pic de six mois face au billet vert dans la foulée de sondages, publiés après la fermeture des bureaux de vote, prévoyant une victoire du camp favorable au maintien.
Signe de l’inquiétude internationale, Masatsugu Asakawa, responsable de la politique de change japonaise, a annoncé qu’il allait consulter le ministre des finances de l’Archipel en vue d’élaborer une réponse aux mouvements des marchés, décrits comme très rudes. A la suite de la victoire quasi certaine du camp du Brexit, la Bourse de Tokyo plongeait de plus de 6 % en fin de séance et les cours du pétrole perdaient quelque 6 %.
  • Un vote révélateur des fractures du pays

Pendant la campagne, les enquêtes d’opinion ont dressé le tableau d’un Royaume-Uni profondément divisé, avec de grandes différences entre les personnes âgées et les plus jeunes, entre une Ecosse et une ville de Londres pro-européennes et un centre du pays eurosceptique.
L’accent mis sur l’immigration, en forte hausse ces dernières années, pourrait accentuer les fractures d’un pays, également marqué par un creusement de l’écart de richesse entre les pauvres et les plus fortunés.
  • « L’Europe nécessairement va changer »

Dirigeants de la communauté internationale, investisseurs et multinationales se sont également invités dans la campagne, dont l’un des thèmes majeurs a également été l’économie. L’issue de cette consultation, sur fond de montée de l’euroscepticisme à l’échelle continentale, sera aussi déterminante pour l’avenir de la construction européenne. « L’Europe nécessairement va changer quel que soit le vote des Britanniques », avait déclaré, dans la journée de jeudi, le président français François Hollande. Ce dernier rencontrera la chancelière allemande, Angela Merkel, lundi à Berlin.
Vendredi, après les premiers résultats du vote britannique, le député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders (Parti pour la liberté, PVV) a réclamé un référendum sur l’UE dans son pays.

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